Je flirte avec le burn out et jusqu'ici tout va bien
Cette semaine j'arrĂȘte de faire genre et je te parle honnĂȘtement - Episode 67
Bonjour ma pastel de nata âïž,
Comment tu vas ? La vie, les affaires, la famille, les amis ?
Le week-end dernier, jâĂ©tais Ă Lisbonne pour couper un peu, et ça a fait du bien.
Si tu veux tout savoir, Ă la base, cette semaine, je comptais faire une simple newsletter sur lâimportance de couper de temps en temps.
Et puis jâai dĂ©cidĂ© dâĂȘtre parfaitement honnĂȘte avec toi. DâarrĂȘter de mettre un voile sur ce que je vis en ce moment.
đđ» Je flirte avec le burn out depuis plusieurs mois.
Je vais te dĂ©voiler un peu la rĂ©alitĂ© derriĂšre certaines des personnes que tu vois peut-ĂȘtre comme Ă©tant « successfull », et les passages Ă vide classique chez les entrepreneurs.
Avant quâon commence, sache que tu peuxâŠ
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Le revers de la médaille en pleine gueule
Jâai de la chance, et jâen suis consciente.
Car, depuis que je me suis lancĂ©e dans lâentrepreneuriat, je nâai connu que la croissance. Que ce soit Ă lâĂšre de ma microentreprise (de 2019 Ă 2022, RIP in peace) ou depuis la crĂ©ation de mon agence (en 2022).
Mais il faut dire que depuis la fin dâannĂ©e derniĂšre, ça sâest quand mĂȘme bien accĂ©lĂ©rĂ©. Encore plus lĂ , depuis dĂ©cembre/janvier.
Je ne me plains absolument pas : je suis trĂšs heureuse, jâatteins et dĂ©passe mes objectifs, jâobtiens ce que je veux, je rĂ©alise mes rĂȘves et je rĂ©colte les fruits de mon travail.
Mais câest difficile Ă gĂ©rer au quotidien, parce que, Ă mon Ă©chelle, je suis en train de crĂ©er toute seule quelque chose qui me dĂ©passe petit Ă petit.
Je délÚgue aussi de plus en plus, mais pour pouvoir déléguer toujours plus, il faut pouvoir se dégager du temps, le temps de trouver les équipes, de les onboarder, de les manager, de les chouchouter.
Donc tu tâĂ©puises, car avant de dĂ©lĂ©guer, il faut tout prĂ©parer⊠Et tâes dans une espĂšce de flou de « quâest-ce que je dĂ©lĂšgue ? » « quâest-ce que je garde ? » « est-ce que câest rentable de dĂ©lĂ©guer cette partie ? ».
La croissance câest gĂ©nial, câest galvanisant, mais câest aussi beaucoup de charge mentale.
Mais il nây a pas que la rĂ©partition des tĂąches qui est compliquĂ©e lorsque ça fonctionne bien. Il y a aussi la sursollicitation.
Les dégùts de la sursollicitation
Jâen ai jamais parlĂ© ouvertement, jâen parle en off, parfois dans des podcasts. Mais ce qui me fatigue et mâangoisse le plus souvent, câest dâĂȘtre sursollicitĂ©e.
Entre les rĂ©seaux sociaux oĂč je reçois tous les jours des dizaines de demandes de conseils gratuits, de « juste une petite question », de « proposition de visio pour crĂ©er des synergies », et toutes les insultes que je peux me manger sur Instagram et sur TikTok parce que jâai osĂ© faire une vidĂ©o oĂč jâexprime mon opinionâŠ
Câest pas facile tous les jours.
Pour les commentaires insultants, jâapplique le principe dâignorer/bloquer/supprimer.
Pour ce qui est des demandes de conseils etc., câest plus compliquĂ©.
Je suis quelquâun dâaccessible, de facile Ă aborder, et je veux le rester.
Je nâaime pas ne pas rĂ©pondre aux gens, je trouve ça malpoli, quâils aient 60k followers ou 100.
Sauf que, parfois, je suis obligée de ne pas répondre.
Et quâest-ce quâil se passe dans ces cas-lĂ ? Tu te manges des remarques dĂ©sobligeantes parfois, encore, parce que tâoses dire non ou que tu nâas pas pris le temps de rĂ©pondre.
De type « ah ouais tu fais trop la meuf ».
Je vais te dire un truc : les rĂ©seaux ça apporte Ă©normĂ©ment et je ne regrette absolument pas de mây ĂȘtre lancĂ©e.
Mais il faut ĂȘtre solide.
En octobre, jâai craquĂ© Ă cause de la sursollicitation
Lâautre face cachĂ©e de la croissance quand tu entreprends, câest que de facto, tu as moins de temps pour dâautres choses.
Notamment pour tes proches.
En octobre 2023, juste avant de partir en vacances, jâai craquĂ©.
Jâai craquĂ© parce que jâai annulĂ© quelques plans avec des potes, mais que ceux-ci ont un peu insistĂ©, parfois de maniĂšre un peu brute. Ăa a Ă©tĂ© la goutte dâeau dans ce vase trop rempli de sollicitation.
Jâai fait une crise de panique. Jâai passĂ© 1h ou 2h Ă pleurer dâĂ©puisement, parce que jâen pouvais plus.
Jâai eu mon amie Juliette (pas moi) au tĂ©lĂ©phone (plein de bisous dâamour mon J si tu me lis), qui a entendu ma dĂ©tresse et a calmĂ© le jeu avec les autres copains, en leur expliquant que si jâannulais câest parce que je pouvais vraiment pas, parce que jâĂ©tais vraiment Ă bout, pas parce que je voulais pas.
Parce que je pouvais pas.
Et câest ça le problĂšme de la santĂ© mentale. Tâas la grippe, on comprend quand tâannules. Tu fais un burn out, on se dit que tâexagĂšre et que tu pourrais faire un effort.
Mes amis sont gĂ©niaux et ont bien sĂ»r compris tout ça. Ils nâavaient juste pas compris lâenvergure de mon Ă©puisement.
Et cette crise de panique a aussi Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e Ă cause dâun autre Ă©lĂ©ment, bien trop fort chez moi.
Je culpabilise constamment
La culpabilité et moi, on entretient une relation toxique.
Je culpabilise en général pour absolument tout, à cause de traumatismes du passé.
Donc le gros problĂšme, et qui entretien cette propension Ă ne jamais me foutre la paix, câest que je culpabilise constamment, surtout en ce moment, sur le plan professionnel đđ»
Je culpabilise parce que certains de mes proches me disent que mon travail prend parfois beaucoup (trop) de place.
Je culpabilise parce que malgrĂ© ça, je continue, car jâadore ce que je fais et que je mâĂ©panouis en ce moment.
Je culpabilise quand je rĂ©ponds pas Ă tous ceux qui mâĂ©crivent.
Je culpabilise parce que parfois, je suis pas au top avec nos clients, faute de temps.
Je culpabilise parce que parfois, je suis pas au top avec mes associés, mes équipes ou mes prestas, faute de repos.
Je culpabilise dâĂȘtre moi-mĂȘme sur mes rĂ©seaux, vu ce que je me prends parfois dans la gueule. Je me dis que ce serait plus simple si jâĂ©tais plus lisse.
Je culpabilise de me sentir dĂ©bordĂ©e alors que je fais moins de CA que certains et quâils ont lâair de bien mieux gĂ©rer que moi.
Je culpabilise de pas aller assez vite, lĂ oĂč dâautres explosent bien plus vite que moi.
Je culpabilise de beaucoup bosser.
Et quand je bosse peu, je culpabilise aussi.
Je culpabilise parce quâon me dit de ralentir mais que jây arrive pas, pas par volontĂ© mais parce que jâai des responsabilitĂ©s, aussi.
Je culpabilise parce quâon me dit de ralentir mais que parfois, jâen ai pas envie.
Je culpabilise parce que jâai peur de passer Ă cĂŽtĂ© de ma vie perso Ă cause de ma vie pro. Jâen ai pas le sentiment, mais câest ce quâon te fout dans le crĂąne parfois.
Je culpabilise de ne pas en faire assez, et de lâautre cĂŽtĂ©, dâen faire trop.
Je culpabilise et jâai parfois lâimpression de pas avoir les Ă©paules pour tout ça.
Ou simplement dâĂȘtre pas assez douĂ©e.
Bref, je suis une boule de culpabilité.
Le sentiment dâĂȘtre incomprise
On parle souvent de la solitude de lâentrepreneur. Mais la solitude de lâentrepreneur, câest pas uniquement parce que tu bosses seul dans ton canapĂ©.
Câest aussi parce que putain, quâest-ce que tu te sens incompris parfois.
Que ce soit par tes proches, qui ont du mal Ă comprendre pourquoi tu te crames autant Ă la tĂąche. Parce quâaprĂšs tout, câest quâun travail.
Mais aussi par certains de tes pairs, qui eux, « ont pas ce problĂšme et savent sâĂ©couter » et te disent Ă quel point pour eux, câest facile de dĂ©crocher.
Ou bien par des personnes que tu connais ou pas et qui se figurent pas le moins du monde de ce que tu vis⊠Et te filent des conseils « pour ton bien ».
Les conseils « pour mon bien » qui me culpabilisent encore plus
Ăa part de bonnes attentions, mais comme on dit, lâenfer est parfois pavĂ© de bonnes intentions.
Et quand, rongée déjà par la culpabilité, je reçois des messages qui me disent :
« Tu devrais couper. »
« Tu veux pas faire une vraie pause ? »
« Tu veux pas voir un psy ? »
Non seulement ça me fait encore plus culpabiliser, mais en plus, je trouve ça infantilisant.
Je sais, tout ça.
En juin, jâaurais 32 ans. Jâai 10 ans de carriĂšre dans les pattes, 5 dâentrepreneuriat, je fais partie de ces personnes qui ont vĂ©cu des choses difficiles Ă un jeune Ăąge qui font que tu grandis trĂšs vite.
Donc je sais, tout ça.
Seulement, parfois, je nâai pas dâautre choix. On ne pause pas tout comme ça quand on a des responsabilitĂ©s et quand on aime ce quâon fait.
Alors avant dâenvoyer ce genre de message, sâil vous plaĂźt, demandez Ă la personne si elle a besoin de conseils, car parfois, un conseil non sollicitĂ© fait plus de dĂ©gĂąts quâautre chose. â€ïž
Je ploie, mais ne romps pas.
Câest pas la premiĂšre zone de turbulence que je traverse.
Câest pas le premier burn out que je fais. Et je sais mĂȘme pas si jâen fais vraiment dâailleurs.
Donc je ploie, je subis un peu, mais je ne romps pas đ, notamment parce quâavec mon expĂ©rience je sais reconnaĂźtre les signaux dâalarme.
Et je sais quand dire stop.
Je pars en vacs dans 2 semaines, et ça va faire du bien.
La question de la semaine đ§
« Est-ce que tu vas bien aujourdâhui ? ».
â Sofia, pendant notre dej de lundi.
Oui, ça va bien. La pause de Lisbonne mâa fait du bien, ĂȘtre avec MĂ©lissa, qui me comprend plus que nâimporte qui dâautre me fait du bien, dĂ©lĂ©guer de plus en plus de choses me fait aussi du bien, les vacances qui arrivent vont me faire du bien aussi.
Ătre honnĂȘte dans cette newsletter mâa fait du bien aussi.
Mais tout va bien. Câest juste une zone de turbulences.
Si mon vĂ©cu mâa appris quelque chose, câest que mĂȘme doute beaucoup de moi, jamais je ne pourrais douter de ma capacitĂ© Ă me relever.
Ca va bien, et ça ira de mieux en mieux.
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Ă la semaine prochaine,
Juliette đ.
Bonjour Juliette =)
Je t'écris, car j'ai été touché par ton message.
Je te suis sur Linkedin depuis seulement quelques mois, et mĂȘme si nous n'avons jusque-lĂ jamais Ă©changĂ©, je voulais prendre le temps de t'envoyer ce message pour :
En premier lieu, t'apporter un petit mot de soutien ! Ma compagne et moi avons dĂ©jĂ subi ce type de craquage mental, que ce soit liĂ© au boulot ou a des conditions extĂ©rieures alors mĂȘme si ce n'est pas grand-chose, je t'apporte un soutien moral, courage Ă toi !
C'est tout Ă fait vrai que d'un Ćil extĂ©rieur, il est parfois trĂšs difficile pour les autres de comprendre, ou reconnaĂźtre, qu'on peut se sentir Ă©puisĂ©, voir au bord du gouffre, alors que "tout roule".
La fatigue mentale, le stress accumulé, notre propre vécu qui nous fait culpabiliser ou remettre en question nos capacités... Et l'image qu'on se sent parfois obligé de véhiculer sur les réseaux (success story, entrepreneur-se invincible), tout semble nous pousser vers le craquage ^^'
Je te remercie pour la sincérité de ton message, je pense qu'il fera du bien à du monde, car cacher derriÚre l'image de réussite inhérente que l'on renvoi via Linkedin, voir que l'on n'est pas seul à douter fera certainement un peu déculpabiliser des personnes qui verront qu'elles ne sont pas seules !
J'en profite aussi pour te féliciter pour tout le travail que tu accomplis ! J'apprécie de lire tes posts et tes newsletters ! Ton parcours est inspirant pour les gens comme moi qui monte leur micro entreprise ;)
VoilĂ , pas de conseils non sollicitĂ©s, pas mĂȘme besoin d'une rĂ©ponse en retour ! Pas de soucis lĂ -dessus =D
Juste un message pour te remercier de ta prise de parole, te fĂ©liciter pour tout ce boulot abattu (et ta rĂ©ussite !), et un soutien moral (qui devrait ĂȘtre la base d'humain Ă humain, je ne comprendrai jamais ce qu'on peut retirer d'une mĂ©chancetĂ© gratuite sur les rĂ©seaux, ça me peine que tu subisses ça juste parce que tu t'exprimes...).
Au plaisir de lire tes posts et tes newsletters !
Ps : je me suis permis de te tutoyer, j'espĂšre que tu ne m'en veux pas ^^
Merci, merci, et bravo pour ta newsletter! Ca fait un bien fou de lire ce qu'on vit tous, à un moment donné. La culpabilisation qui nous fait tout endurer, le boulot qui nous passionne, les proches qui comprennent plus ou moins... on finit rÎti comme le poulet du dimanche!
Merci encore!