Pourquoi je refuse de partager notre chiffre d'affaires dans ma communication ?
Je t'explique ma position sur ce type de contenus — épisode 130 💰
Hello c’est Cadot 🎁,
Comment ça va cette semaine ?
Sache que j’ai écrit cette newsletter en dernière minute : j’ai eu tellement d’urgences ces derniers jours que la NL est passée à la trappe… jusqu’à ce matin.
Cette semaine, j’ai été invitée dans un podcast, et dans celui-ci, l’hôte m’a posé la question « est-ce qu’il y a des choses que tu refuses de faire ? ». Et celle qui ressort le plus c’est « partager mon chiffre d’affaires dans ma communication ».
À l’ère où il est aussi courant de partager ce que l’on génère que ses photos de vacances, je t’explique pourquoi j’ai fait ce choix.
Et que je l’assume.
Disclaimer : ce texte n’engage que moi. Je te partage MON sentiment par rapport à ce sujet, je ne juge pas ceux qui le font. Chacun voit midi à sa porte.
1. Ça ne sert à rien dans mon business
Il y a des business dans lesquels partager des résultats chiffrés de l’entreprise qui communique est important : c’est notamment le cas des entreprises qui t’aident à scaler (donc les agences spécialisées dans le Growth) des coachs business ou des boîtes qui vendent des accompagnement commerciaux.
Pour elles, c’est plutôt logique de partager les résultats : c’est une manière de montrer que les méthodes qu’elles vendent fonctionnent.
Sauf que moi, je suis à la tête d’une agence de communication. Selon moi, c’est donc totalement inutile pour mon business.
Dans la communication organique, on vend des moyens et non des résultats, et dans les ads, on vend des optimisations de budget, des nombres de leads, etc. Je ne vois donc pas ce que le chiffre d’affaires de l’agence vient faire là-dedans.
Oui, certains le font, je ne les juge pas, c’est une manière de faire du build-in-public… Mais ce n’est pas la mienne.
🎁 Le conseil Cadot : Sache que dans ta com’, tu n’es jamais obligé de rien. Ce n’est pas parce que quelque chose est tendance que tu dois forcément le faire alors que tu n’es pas à l’aise avec ça.
2. Pas besoin de ça pour prouver la valeur de mon entreprise
Le problème avec ce type de communication, c’est que la limite est très fine entre « je partage pour détabouiser le rapport à l’argent » et « regardez tout l’argent qu’on génère dans notre entreprise ».
Car bizarrement, les personnes qui font ça partagent surtout les beaux résultats. Pas les galères. Pas les échecs. Pas les chiffres dont ils sont moins heureux.
D’ailleurs, beaucoup ne parlent que de chiffre d’affaires et pas de résultat réel. Car si tu fais 1M€ de CA et 990 000€ de dépenses, ton résultat n’est pas top.
Je suis sincèrement convaincue d’une chose : beaucoup d’entrepreneurs le sont aussi parce qu’ils ont un petit truc à combler. Moi comprise.
Et donc pour certains, prouver sa valeur et sa réussite passe par le partage des résultats les plus concrets : l’argent.
Mais perso, si j’ai en effet quelque chose à combler… Ce n’est pas ça.
Je sais quelle est la valeur de mon entreprise et je trouve que d’autres indicateurs extérieurs le prouvent : le fait d’embaucher, d’investir sur la boîte, prendre des bureaux, notre positionnement, etc. L’argent est important, mais ça me regarde.
3. Je refuse de participer à cette “rat race”
Depuis un moment, on assiste à un concours de qui aura la plus grosse… trésorerie.
D’abord il y a eu la mouvance du “je fais 10k par mois de CA”, aujourd’hui, le nouveau smic LinkedIn, c’est carrément devenu 1M€ de CA par an.
On est dans le toujours plus. Et jusqu’où ça va aller ? Jusqu’où on va devoir dévoiler pour être accepté dans le club des “entrepreneurs à succès” ? Jusqu’à quel chiffre on va monter pour prouver qu’on est meilleur que son voisin ?
Clairement, ça rejoint mon point 2 mais perso, participer à ce genre de concours ne m’intéresse pas… Mise à part pour flatter mon ego, ça ne servirait à rien.
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4. Ça ne colle pas avec la culture de mes cibles
Si tu me lis régulièrement, tu dois savoir que je suis quelqu’un avec une vision long terme. Partager son chiffre d’affaires, c’est du court termiste selon moi : sur le moment, ça envoie des paillettes, ça crée l’effet “waouh la classe”, ça peut convaincre quelques personnes de signer avec toi… Mais ça forge aussi une certaine image.
Car il faut comprendre une chose : nous vivons dans une culture où l’argent est un sujet sensible, et partager de cette manière peut paraître pour beaucoup indécent, voire carrément vulgaire. On te range donc dans une case quand tu fais ça, que tu le veuilles ou non.
Et c’est le cas notamment des dirigeants des grandes entreprises ou des entreprises qui ont un fonctionnement plus classique.
Ces PME, ETI et Grands Groupes font partie de nos clients et de nos cibles. Et dans ma vision long termiste, je préfère faire en sorte de mettre les différents éléments en place pour continuer de signer ce type de client plutôt que profiter d’un post LinkedIn qui fait 500 likes une fois… Et construire une image aux antipodes de ce que mes cibles recherchent.
🎁 Le conseil Cadot : Et puis, ça n’est tout simplement pas quelque chose qui va avec ma personnalité ou ma vision de la com’. Je suis donc alignée à la fois avec moi-même et avec mes cibles, combo gagnant.
5. Je me protège
Dans ma newsletter de la semaine dernière, je te parlais du fait qu’aujourd’hui, les autorités surveillent énormément les réseaux sociaux… Les impôts compris.
Comme à l’époque, une personne qui passait d’un train de vie modeste à rouler en Porsche du jour au lendemain attirait l’oeil de la DGFIP, ceux qui partagent des énormes sommes dans leurs contenus sur les réseaux activent les radars des contrôleurs fiscaux.
Et même si j’ai rien à me reprocher car je joue selon les règles… J’ai pas tellement envie d’avoir ça à gérer, j’ai déjà bien assez à faire.
Enfin, n’oublions pas que nous sommes dans un monde en pleine récession, où malheureusement la misère sociale est de plus en plus forte et les inégalités toujours plus creusées. Comme les influenceurs qui affichent leurs vêtements et accessoires de luxe ont plus tendance à se faire cambrioler, je me protège également d’éventuels regards malveillants.
🎁 Le conseil Cadot : n’oublie jamais que ce qui a été posté sur les réseaux ne s’efface pas et est affiché à la vue et au su de tous. Réfléchis bien avant de poster ou dire quelque chose par ego.
La question de la semaine 🧐
« Mais pourtant dans certains vidéos tu parlais du taux journalier que tu pratiquais ? ».
— Toi, qui a une sacrée mémoire.
Tout à fait, et dans une newsletter du début d’année, j’ai partagé des résultats chiffrés (pourcentage de croissance et de marge).
Je ne refuse pas de partager des chiffres passés ou des chiffres tout court, si ça peut permettre de montrer un peu ce que je faisais étant freelance (pour montrer ce que l’on peut proposer) ou les résultats de l’entreprise, je refuse de parler du chiffre d’affaires annuel, mensuel et mon salaire.
Je parle d’argent, de résultats, oui… Mais pas de tout !
A la semaine prochaine,
Juliette 🎁.
Si juste ! Et heureuse de travailler avec toi et tes valeurs que je partage