Pourquoi j'ai décidé d'embaucher... à l'ère du solopreneuriat
C'est tout sauf tendance, mais je m'en fous — épisode 134 👯♀️👯
Hello c’est Cadot 🎁,
J’espère que tu vas bien cette semaine.
Tu sais pas quoi lire sur la plage cet été ? Moi je sais ! Mon livre, Le Pouvoir des Newsletters, aux éditions Vuibert, est toujours dispo en ligne et en librairie.
Le conseil Cadot 🎁 : Cette semaine, mon opération « Un été pour lancer ta newsletter », se passe sur LinkedIn ! Si tu veux découvrir mon post qui te donne les raisons pour laquelle ta newsletter ne fonctionne pas… Rendez-vous là-bas, j’ai posté hier à ce propos.
Cette semaine je vais répondre à une question qu’on me pose littéralement TOUT LE TEMPS dans la sphère entrepreneuriale.
La fameuse : « mais pourquoi tu te fais c*ier à embaucher alors que tu pourrais te contenter d’avoir des freelances ? »
Peut-être que toi aussi tu te poses cette question, peut-être que toi aussi qui a embauché tu auras la même vision que moi. Installe-toi, je te partage mes analyses, ressentis, et décisions, 0% bullshit, comme toujours.
J’ai décidé d’embaucher, à l’heure où la tendance est au solopreneuriat
Pour te faire un petit décompte de l’agence, en septembre on sera :
1 à la direction (moi)
2 salariées en CDI (à l’heure où j’écris, 1)
2 alternants (à l’heure où j’écris, 1)
8 freelances qui interviennent sur des missions ponctuelles.
Et je compte pas m’arrêter là. Car personnellement, je veux constituer une belle et grande équipe, majoritairement en interne, avec quelques freelances qui viennent sur des missions ponctuelles.
Il y a plusieurs raisons à ça. Et je te les énumère toutes.
1. Quand on est une agence, c’est plus rentable de salarier sur certains postes
Oui, tu as bien lu. Contrairement à ce que tu pourrais penser, quand on est une agence de com’, avoir que des freelances, au bout d’un moment… Ça plombe ta marge. Parce qu’un salarié, que tu lui donnes une tâche ou que tu lui en donnes quatre, il te coûte la même chose.
Alors qu’un freelance, si tu lui donnes une tâche, c’est un devis… Quatre, c’est quatre devis.
Donc comme dans une agence tu as beaucoup de production, de livrables, de contenus à créer… Faire des forfait à la journée ou au contenu fait très très vite grimper la facture. Et au bout d’un moment, tes clients ne se payent pas les services d’une agence pour faire des comptes d’apothicaire dans lesquels tu vas compter la moindre ligne + ta marge. Le mieux, c’est de faire un forfait au mois avec différentes tâches.
Au bout d’un moment, sur des postes de social media manager ou chefs de projet, il vaut mieux embaucher que d’empiler les devis.
Sans compter le fait qu’internaliser te permet aussi de mettre en place des process, de gérer leur emploi du temps (vu qu’ils sont à temps plein, ils sont 100% dédiée à ton agence) et d’avoir un ton porté et maîtrisé par tous, sans avoir besoin de rebriefer chaque fois.
Le conseil Cadot 🎁 : En plus, il va falloir arrêter de faire ce que l’on veut avec le droit du travail : un freelance, un CDD, c’est censé remplir un besoin ponctuel. Si tu as des besoins sur le long terme, le code du travail peut t’obliger à embaucher en CDI.
2. J’ai envie de créer une culture d’entreprise forte
Et ça, ça se fait pas avec des freelances. Parce que ce n’est pas leur rôle. Rappel : les freelances ont leur propre entreprise.
Alors oui, à l’agence, je considère les personnes en freelance comme faisant partie intégrante de l’équipe, même si je sais que je ne suis pas leur seule cliente et qu’ils n’ont aucun rapport hiérarchique avec moi. Et c’est justement pour ça que tu ne peux et ne doit pas compter sur une équipe en indépendance pour créer une culture d’entreprise.
Pourquoi je veux créer une culture d’entreprise forte ? Eh bien en partie pour réconcilier l’image qu’ont les gens sur les agences de com’. L’idée est d’instaurer une culture forte et soucieuse du bien-être de ses salariés, contrairement à la réputation qu’on a sur le secteur (et qui est bien souvent le reflet de la réalité, encore aujourd’hui, malheureusement).
3. J’adore voir mon équipe s’approprier ce qui était à la base juste mon projet
Contrairement à ce que j’aurais pu penser quand j’étais en free : je n’ai eu aucun mal à lâcher le bébé. Au contraire, ça me soulage énormément ! Évidemment, c’est moi qui ait le dernier mot, qui donne les directives et tutti quanti.
Mais tu n’imagines pas à quel point ça fait du bien de dire « tu t’en occupes ? Je te fais confiance ! » et d’avoir en face de toi une personne ravie de la faire, hyper créative et proactive car justement… Tu lui as fait confiance sans la brider.
Vraiment, c’est une des plus grandes fiertés selon moi quand on est manager, fondateur ou dirigeant : voir que les autres prennent confiance en eux et s’approprient ce que tu as créé… Et en font LEUR projet aussi.
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4. Avoir des salariés, c’est gage de sérieux pour ton entreprise
Dans les cibles et les clients de l’agence, nous avons des PME, des ETI et grands groupes.
Et je peux te dire, que tu auras beau faire tous les discours en mode « nous sommes une équipe agile », au bout d’un moment, tu seras vraiment pris au sérieux comme entreprise partenaire ou comme prestataire préféré… Que si tu as une équipe interne.
Embaucher, constituer une équipe interne solide, c’est avoir une entreprise qui fonctionne, qui croît, qui devient meilleure… Bref, c’est un gage de sérieux et de succès pour tes clients… Ca donne envie de bosser avec toi.
Sinon, on fait appel à un collectif de freelances, pas une agence.
5. Un modèle 100% freelances se valorise mal
Je n’exclue rien dans mon parcours entrepreneurial. Ni une montée au capital de personnes extérieures, ni une revente à terme. C’est pas dans les tuyaux pour l’instant, mais j’ai toujours quelques coups d’avance sur mon échiquier.
Et si une entreprise trop dépendante de sa masse salariale, qui ne peut pas tourner sans elle, représente un danger dans une valorisation… Un modèle 100% freelance aussi.
Car une entreprise qui n’a pas d’équipe interne, c’est une entreprise qui a créé ses fondations sur du sable : mis à part son fondateur, les équipes peuvent partir du jour au lendemain.
Pour un développement long terme, constituer une équipe interne est indispensable au bout d’un moment… Surtout si tu veux que tout le fruit de ton labeur te rapporte quelques pépéttes à la sortie.
6. J’ai toujours voulu avoir une équipe interne
Une des raisons les raison les évidentes est également la plus personnelle : le fait d’être alignée avec ma vision de l’entrepreneuriat. Je dis pas que c’est la bonne, la seule valable ou même la seule manière de faire, mais c’est la mienne.
Je ne sais pas trop expliquer pourquoi, mais c’est simplement comme ça que j’ai toujours imaginé la chose, et le modèle dans lequel je me retrouve : celle de créer entreprise avec une équipe interne qui porte la vision avec moi, qui s’approprie l’agence, qui s’y épanoui et qui en fait quelque chose qui leur ressemble aussi… Sans non plus ne vivre que pour l’agence, bien sûr.
Bref, c’est tout simplement ma vision, mon envie, mon ambition.
7. A faire que des contrats free, tu peux te faire toper par l’URSSAF
On finira sur quelque chose qui fait peur à beaucoup : l’URSSAF (bouh 👻). Mais sache que si jamais l’URSSAF contrôle ton entreprise et se rend compte que tes freelances n’ont que toi ou presque comme client, que ça fait très longtemps qu’ils bossent pour toi et qu’en plus ils sont pratiquement à temps plein… Ils peuvent t’obliger à requalifier ces contrats en CDI.
Donc au bout d’un moment, si tu veux créer un modèle qui te dépasse, l’embauche est inévitable… Ou gare aux grands méchants URSSAF.
(Mais en fait, ils font juste leur boulot et évitent les abus. Donc je trouve ça bien, perso… Mais c’est une autre histoire !)
La question de la semaine 🧐
« T’as jamais voulu être solopreneur ? »
— Une amie solopreneure, pendant un apéro.
Je l’ai été, pendant près de 4 ans. Et j’ai vraiment été encore plus épanouie dès lors que j’ai commencé à déléguer et constitué une équipe. Mais je vais te dire un truc : pour moi, le solopreneuriat est un mythe, une chimère.
C’est une espèce d’hybride qui n’en n’est pas vraiment un : peut-on vraiment se considérer comme solo quand on délègue à une myriade de personnes, et ce même si elles sont en freelance ?
Je pose ça là.
À la semaine prochaine,
Juliette 🎁.
Bon livre, je recommande
Toujours un plaisir de lire tes newsletters et j'aime bien le fait que tu sois alignée avec tes valeurs et principes.
Bravo !