Je ne suis pas quelqu'un d'innovant
En tout cas, j'en ai pas l'impression — épisode 121 💡
Hello c’est Cadot 🎁,
Comment tu vas aujourd’hui ?
Cette semaine on a enregistré les 3 premiers épisodes de notre podcast en équipe. Ca arrive très vite sur tes ondes et sur YouTube.
En ce moment, je galère à écrire ma news : j’ai du mal à trouver le temps, et même à trouver des idées.
Un comble, non, quand on a écrit un bouquin dessus ? Et puis d’un coup, une réalité m’a sauté aux yeux : je me rends compte, plus le temps passe, que je ne fais pas partie des innovateurs de ce monde.
En tous cas, c’est pas un truc dont je me targuerai. Je pense que je suis une bonne stratège, mais pas forcément une grande inventrice.
Je t’explique mon cheminement de pensée.
Petite, j’étais fascinée par les inventeurs
Je suis née en 1992.
Et cette génération, on a grandi avec un tas de films pour enfants dans lesquels on avait un personnage masculin sympathique et loufoque qui était inventeur : Doc dans Retour Vers le Futur, le père dans Les Gremlins ou celui dans Chéri J’ai Rétréci les Gosses, celui qu’Edward considère comme son père dans Edward aux Mains d’Argent…
Et quand j’étais petite, l’une des cassettes (arrêtez de rigoler les jeunes) que je regardais le plus, c’était Flubber… Avec Robin Williams, qui jouait encore un inventeur.
J’ai grandi avec ces films, et la faculté d’inventer m’a donc toujours fascinée.
Dans la musique, je suis admirative des compositeurs qui arrivent à créer une mélodie depuis rien ou presque, dans le cinéma récemment j’ai été bluffée par l’ingéniosité, le grandiose de l’écriture du scénario de Severance… Totalement inventé par un scénariste qui n’avait pas forcément fait de coup de maître avant ça. Et qui ne s’est pas inspiré d’un livre non plus. Un génie (regardez cette série).
Je trouve ça incroyable ce que certains arrivent à créer de toutes pièces, en ne partant de presque rien, en particulier dans l’art.
Et j’avais envie d’être quelqu’un de créatif
J’ai fait des études de mode, j’ai longtemps hésité avec le design d’objet.
J’avais besoin de m’exprimer et horreur d’avoir le 🍑 vissé sur une chaise en cours magistral (j’étais pas faite pour les études classiques) mais entre nous, j’étais pas la plus créative, ni la meilleure, d’ailleurs.
Il m’arrivait d’avoir des fulgurances, en suivant mon instinct, notamment pour la validation de ma prépa Arts Appliqués où mon projet sur Frankenstein m’a valu les félicitations du jury et une moyenne de 17/20, mais franchement j’ai pas brillé non plus pendant ces études créatives.
Une fois lancée dans le monde du travail, j’ai longtemps cherché ce que je pouvais bien inventer, car je voulais entreprendre : un magazine ? Une marque de vêtements ? Une quelconque marque, dans n’importe quel domaine ?
Plus je cherchais, moins je trouvais.
Mais je ne suis pas quelqu’un d’innovant
J’ai entrepris en découvrant finalement que mon expertise pouvait faire une entreprise, via du service.
Et c’est là que se cache la vérité : je sais faire fonctionner ce qui existe déjà, je sais améliorer, je sais aller chercher de nouvelles solutions… Mais inventer de but en blanc, c’est pas pour moi… En tous cas, pas quand il s’agit de moi.
J’ai cette malédiction qu’on a tous plus ou moins : j’arrive très bien à partir de 0 pour les autres, pour des clients, pour créer des stratégies pour certains de leurs projets qui sont encore au stade embryonnaire ou pour leur trouver de nouvelles idées pour se développer.
Mais dès qu’il s’agit de mon projet, je ne suis pas très innovante. En tous cas, pas au sens où on l’entend : faire partie de cette frange de la population qui part de 0 et monte un nouveau produit, une nouvelle offre qui change la face du monde.
Comme les BlaBlaCar, les Green Got ou les Meetic, bref, tous ces outils qui ont changé nos modes de consommation aujourd’hui.
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Mais je ne suis pas la seule : c’est le cas de la plupart des entreprises
Si t’es comme moi, sache que les Maud Caillaux, les Marc Simoncini et les Frédéric Mazzella, bref, ce type d’entrepreneurs-inventeurs de génie restent tout de même rares.
Car la plupart des entreprises extrêmement successful aujourd’hui n’ont pas vraiment inventé quelque chose, mais ont amélioré l’existant. Tu veux des exemples ? Tout de suite :
Uber a optimisé le système des taxis en introduisant la géolocalisation et la simplicité d’usage, et s’est adressé à un public plus jeune et connecté.
Airbnb a modernisé le concept de location courte durée et s’est adressé (à la base) à des budgets plus modestes.
Canva a simplifié la création graphique par rapport à ce que proposait Adobe et s’est adressé aux néophytes et amateurs.
Zoom a rendu plus simple les visioconférences de groupe, alors que Skype existait déjà… Et s’est tourné vers les pros.
Spotify a permis de se passer du téléchargement de la musique (et donc l’achat titre par titre) et s’est adressé à un public plus mainstream.
En fait, parfois (souvent, même), l’innovation se planque non pas de partir from scratch ou de trouver l’idée de génie.
Mais simplement de savoir prendre ce qui existe et le proposer à un nouveau public, de le voir sous un nouvel angle ou simplement d’améliorer son utilisation. Que ce soit dans le service ou le produit, d’ailleurs.
Donc non, je ne suis pas une inventrice. J’ai pas inventé de machine à casser les oeufs comme dans les Gremlins ou une pâte à modeler qui permet de rebondir très haut comme mon cher Flubber.
Mon sens de l’innovation se cache plutôt dans l’amélioration de l’existant. Et j’avoue que c’est ça qui me fait vibrer finalement : aider les entreprises à aller encore plus loin, en trouvant les bons stratégies pour le faire.
Et toi ?
La question de la semaine 🧐
« Pourquoi les utilisateurs de LinkedIn sont-ils si silencieux ? ».
— Gican Divi Guimel, sous mon post LinkedIn de mardi
Parce que LinkedIn est un réseau social sur lequel on se tient à carreaux ! Dessus, on a tout notre CV, on a tous nos anciens collègues et camarades dans notre réseau et surtout : sur notre profil, on peut voir tout ce qu’on a liké et commenté.
Forcément, ça rend frileux… Mais ça ne veut pas dire que ta cible n’est pas dessus… Elle est simplement silencieuse.
A la semaine prochaine,
Juliette 🎁.
Merci à Waww Editions d’avoir sponsorisé ce numéro.
Les inventeurs ne partent pas de rien. Soit ils partent d’un besoin, d’un rêve, soit ils partent de l’existant, même si c’est en lui tournant le dos. Tout le travail souterrain est invisible, mais il existe. Parfois, quand tu innoves, tu réinventes la roue, mais juste un peu plus légère et plus solide. Mais tu n’inventes rien.